Photo: MF R
.... Groupe de quatorze personnes. Dix ont déjà eu
le plaisir de participer aux voyages organisés par aphanèse
dans le Tassili du Hoggar. Cette fois nous irons au nord
de Tamanrasset, jusqu'à l'Assekrem et au refuge du
Père De Foucault.
Entre marche et écriture, Roni, notre guide Touareg, nous
fera découvrir cette région minérale empreinte de magie.
Pas de 4x4, aucune voiture ne peut circuler sur les
chemins que nous foulerons. Une caravane de chameaux
pour transporter tout le nécessaire à cette méharée !
mais en attendant . . .
ce dernier dimanche du mois de mars,
sous la douce pluie, balade au coeur de la forêt.
Pensées sahariennes à vous qui nous rejoignez..................... Véronique,
Christophe, Françoise, Eric, Chantal, Dominique, Marie-Paule et Eric.
Ici eSt ailleurs...
Si nous n’ignorons pas que la ligne droite est le plus court chemin, nous connaissons aussi les charmes de la courbe, l’aventure des voies de traverses, la diversité des itinéraires libres.
La vie aussi nous offre de fructueux détours. Ce fut le cas ce 17 avril. Bloqués au sol par les cendres d’un volcan capricieux rugissant de sous la glace, nous femmes et hommes aux courtes ailes, nos ciels furent d’échanges, notre pensée et notre langage furent nos plus puissants transports ! Nous avons su l’éprouver dans chacun de nos pas, au plus profond de notre cœur, dans cette fête printanière déliant ses plus beaux bouquets.
De la Basilique de Vézelay à l’Assekrem, nous nous sommes liés en une seule voix, un seul désir, écrivant ensemble un texte voyageur.
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Chagrin de sables
E.A
Entre crypte et désert
Entre zéro et l’indicible…
Je suis là
Où je ne m’attendais pas
Je suis là
Où tu m’attends peut-être
Dans le souffle qui cherche le passage
Vague
Dans la gorge obstruée
J’ai froid
Désir déserté
Désert désiré
Je cherche la source
Au cœur de la crypte
J’ai laissé mon lourd manteau
Au seuil de la porte rouge
J’ai laissé la lumière du soleil couchant
J’entre dans le noir sans savoir
Vous êtes là
Dans l’instant Ouvert
Où règne le silence
Où seulement nos souffles
Au seuil de l’invisible
Seuil de l’inexplicable
Temps suspendu
Désir inconnu
Désert offert
Nous sommes là
Tout simplement.
Françoice C. Vézelay, Avril 2010
Solstice d'été
Ce 21 juin les cendres du volcan islandais
ne voileront pas le soleil....
Perles de lumière
Dans la nef de la Basilique
Ensemble nous les célèbrerons
Tous à nouveau réunis !!
Retour de Vézelay
Il a plu, beaucoup plu pendant ces deux jours. Vézelay était lavé de pied en cap, la Basilique Marie Madeleine avait à son tour les pieds dans l’eau. Les gouttes qui roulaient sur ses tuiles neuves, le ruissellement qui baignait ses murs, mêlaient le gris sombre de la pierre au tumulte des nuages soufflés depuis le nord.
Nous étions là pour elle, pour accueillir et traverser le chemin de lumière ; mais de lumière il n’y en avait guère. Étions-nous devenus aveugles ou bien fallait-il cette lente dilution des nuages pour éclairer nos esprits. Sans doute.
Une première ascension depuis notre campement d’Asquins, nous ondoya de rosée, pollens et effleurements feuillus. La Dame était encore muette, recueillie, mais ô combien patiente ! Nous nous sommes faits discrets, attentifs aux prémices des noces à venir. Peu de signes trahissaient son attente.
Pourtant nous ne doutions pas. Allions nous voir ? Le chemin allait-il s’éclairer et baliser pour nous le trajet glorieux ? Le visible était déjà tangible, et quelque soit la trace nous sentions l’avancée. A travers les murs, déjà l’onde était là. Dans le narthex, où nous sommes demeurés, nous avons écouté les mots savants d’un guide. St Jean Baptiste, Marie, le Christ et les apôtres aussi étaient drapés de gris, n’attendant rien. Nous étions dans ce face à face, eux là-haut, nous pas loin. De cela nous étions sûrs. Le jour s’est retiré, il pleuvait. Quel présage ?
Le lendemain matin, tout brillait d’un gris calme. La Cure prenait son temps. La matinée avancée, nous nous sommes approchés. Dans le ciel quelques augures bleus réchauffaient nos épaules.
Est-ce que nous avions oublié la raison première de notre présence, tant être là, déjà nous suffisait ? Comment dire, tout était à sa place ; patience ! Entre les murs l’espace immense. Sans doute sentions nous cette attente. L’appel était lancé, midi solaire n’était plus loin.
Derrière l’autel, père, mère et l’enfant. Un baptême. Nous étions prêts.
Cela fut ; comment dire ? En un instant, soudaines, évidentes, neuf places de lumière nous enveloppèrent. Colonnes, flux, la trace était faite, chacun en son centre. Dans le silence parfois troublé de foule, la musique rayonnait. A sa place, chacun avait été trouvé. Les mots couraient dans la travée. Facétieux, ils s’émancipaient, accomplis.
Midi sonnait la haut.
JL.E
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